Description : Introduction / Objectifs : Aujourd’hui en France, environ 125 000 femmes sont victimes
de mutilations sexuelles féminines. En tant que sage-femmes, nous sommes amenées régulièrement
à prendre en charge ces patientes lors de leur accouchement. Les conséquences de ces
mutilations sont nombreuses, tant sur le plan médical, gynécologique, ou psychologique.
Notre objectif est d’identifier les conséquences obstétricales et néonatales des mutilations
sexuelles féminines. Matériel et méthodes : Une revue systématique de la littérature
a été réalisée sur les bases de données PubMed et ScienceDirect entre 1995 et 2022
à l’aide du Guide d’analyse de la littérature et gradation des recommandations de
la HAS et des lignes directrices CONSORT et STROBE. L’étude incluait des articles
écrits en anglais ou en français, portant sur les conséquences obstétricales et néonatales
des mutilations sexuelles féminines. Résultats : Au total, 5 études ont été incluses
dans notre revue systématique de la littérature, dont 2 méta-analyses. Il n’a pas
été observé de conséquences néonatales des mutilations sexuelles féminines, que ce
soit sur le score d’Apgar ou le poids de naissance. Sur le pan obstétrical, il a été
observé une augmentation du taux de césarienne, d’épisiotomie et de déchirures périnéales.
Il a également été observé une augmentation de la durée de la seconde phase du travail,
des accouchements instrumentaux, du risque d’hémorragie du post partum en cas d’excision.
Cependant, les résultats sont variables en fonction du pays où se déroule l’étude
et de la prise en compte des cofacteurs. Conclusion : Malgré de nombreux cofacteurs
influant sur les résultats des études, la forte puissance des deux méta-analyses de
notre revue de la littérature et la convergence globale des différentes études vers
les mêmes résultats nous permettent de conclure qu’il n’y a pas d’impact néonatal
des MGF, mais que l’excision influe sur le pronostic obstétrical.;