Description : Introduction / Objectifs : Les grossesses tardives interrogent la norme et la société.
L’objectif de cette étude est de comprendre sur quels éléments s’appuient les représentations
des grossesses tardives et l’impact que celles-ci peuvent avoir sur la relation de
soin et sur les pratiques en obstétrique. Matériel et méthode : L’étude a été menée
selon une méthodologie qualitative à l’aide d’entretiens semi-directifs auprès de
douze professionnel.les de santé. Les entretiens ont été retranscrits dans leur intégralité
et analysés thématiquement selon une méthode inductive. Résultats : La représentation
des grossesses tardives chez les professionnels de santé est influencée par des représentations
sociales du « bon âge » pour enfanter. Les assignations d’ordre médicosociales ont
tendance à influer sur les pratiques médicales jusqu’à construire des théories médicales
(cf « protocoles âge ») justifiant d’un parcours de soin différencié. La « grossesse
tardive » est fortement associée à la primipare âgée. Ces futures mères apparaissent
aux yeux des sages-femmes comme « plus exigeantes » et « plus compliquées à gérer
» que les plus jeunes ou que les multipares du même âge. Ainsi, en mettant l’accent
sur la vulnérabilité induite par la primiparité, les soignants ouvrent l’espace même
pour la construction du stéréotype de « la primipare âgée ». Conclusion : Il serait
pertinent d’entamer un travail de réflexion et de déconstruction des représentations
chez les professionnels de santé afin de moins stigmatiser les femmes enceintes sur
le tard. Une actualisation des discours médicaux en intégrant le risque de l’âge paternel
serait souhaitable. En parallèle, il serait intéressant de compléter ce travail en
interrogeant les femmes enceintes sur le tard, afin de documenter le vécu de leur
grossesse, à la fois sociétal et médical, leur ressenti et l’accompagnement dont elles
ont bénéficié.;