Description : Le droit du travail suisse accorde aux travailleuses enceintes une protection spécifique
contre les dangers et pénibilités du travail. Le but de la législation est de prévenir
les problèmes de santé et les complications de grossesse liés à des conditions de
travail défavorables. Cependant, la mise en œuvre des dispositions légales reste limitée.
Une étude en Suisse romande estime que seulement 12% des employées dans les entreprises
de santé et 2% dans l’industrie alimentaire bénéficient de mesures de protection conformes
à la législation. Le manque de connaissance de plusieurs parties prenantes (employeur·ses,
gynécologues, travailleuses) est identifié comme l’une des raisons de cette faible
application. Rappelons que la législation suisse en matière de protection de la maternité
au travail accorde un rôle majeur aux employeur·ses, garant·es de fournir des conditions
de travail sécuritaires pour les travailleuses enceintes. Pour ce faire, l’employeur·se
mandate de manière anticipée un·e médecin du travail, un·e hygiéniste du travail ou
un·e ergonome, afin de réaliser une analyse de risque en cas d’expositions dangereuses
ou pénibles. Les gynécologues doivent vérifier l’efficacité des mesures de protection
des travailleuses enceintes (analyse de risque, aménagements, reclassement) et rédiger
un certificat médical d’(in)aptitude au poste de travail. Si l’employeur·se ne peut
fournir des conditions de travail sûres, il doit renoncer à faire travailler la future
mère tout en lui versant au minimum 80% de son salaire.;