Description : Contexte : Le harcèlement scolaire touche un élève sur dix. Pour lutter contre ses
conséquences dramatiques, l’Éducation Nationale a mis en place de nombreux programmes
de prévention et de prise en charge. Le médecin généraliste est exclu de ces politiques
publiques, alors que les victimes ont formulé leur volonté de soutien et de son implication
dans les situations de harcèlement scolaire. Le médecin généraliste constitue un interlocuteur
légitime des adolescents, mais insoupçonné. L’objectif de cette étude est de savoir
si collégiens et lycéens le considèrent comme personne-ressource lors de situations
de harcèlement scolaire et d’identifier les leviers pour le devenir. Méthode : Étude
qualitative menée par entretiens individuels et compréhensifs auprès de collégiens
et lycéens témoins ou victimes de harcèlement scolaire. Le recrutement a été fait
via des affiches installées en salle d’attente dans des cabinets de médecine générale,
jusqu’à suffisance des données. Les entretiens ont été retranscrits sous forme de
verbatims. Les données ont été anonymisées. L’analyse des données s’est basée sur
la méthode de la phénoménologie interprétative, après leur triangulation. Une autorisation
auprès du CPP et de la CNIL a été obtenue. Résultats : Cette étude montre que les
victimes de harcèlement scolaire n’envisagent pas le médecin généraliste comme personne-ressource,
car elles ignorent l’ensemble de son champ de compétences. Elles ont recours à d’autres
interlocuteurs : les parents, les amis et l’équipe éducative. Pourtant, elles estiment
le médecin généraliste légitime lorsqu’il les interroge sur leur scolarité. De nombreux
freins à la confidence sont responsables d’une souffrance souvent cachée. Toutefois
les victimes expriment très bien les qualités attendues du médecin généraliste Conclusion
: Le médecin généraliste n’est pas identifié comme personne-ressource par les victimes
de harcèlement scolaire. Pourtant les adolescents perçoivent le lien entre santé et
scolarité, ce qui légitime le rôle du médecin dans la lutte contre le harcèlement.
Une meilleure information et une valorisation du discours des victimes apparaissent
comme leviers pour que le médecin devienne un interlocuteur privilégie dans de telles
situations.;