Description : Introduction – La Cour des comptes a récemment souligné un manque d’informations à
propos des inégalités de santé des enfants. Cette étude observationnelle transversale
à partir du Système national des données de santé (SNDS) compare selon le niveau de
désavantage social, les prévalences des affections de longue durée (ALD) et les diagnostics
hospitaliers, dont ceux évitables. Méthodes – Tous les enfants de métropole de moins
de 18 ans fin 2018 et avec au moins un remboursement ont été inclus à partir de leur
mois d’anniversaire, puis suivis pendant 1 an. Les prévalences des ALD et des diagnostics
hospitaliers ont été rapportées selon la présence ou non d’une couverture maladie
universelle complémentaire (CMUc) attribuée aux foyers avec un revenu inférieur au
seuil de pauvreté. Un désavantage social géographique a été estimé par un index (FDep)
réparti en 5 quintiles : des communes les plus favorisées (Q1) aux plus défavorisées
(Q5). Des ratios ajustés entre CMUc/non-CMUc et Q5/Q1 ont permis de comparer les niveaux
d’affections selon le désavantage social. Résultats – La répartition des 13,211 millions
d’enfants inclus était homogène selon les quintiles et 17,5% avaient une CMUc. Au
moins une ALD était présente pour 4% des enfants (ratios CMUc/non-CMUc 1,6 et Q5/Q1
1,44). Parmi les 10 ALD les plus fréquentes, 6 correspondaient à un trouble mental
avec des ratios plus élevés pour la CMUc. Certains diagnostics d’hospitaliers étaient
plus fréquents lors d’une défavorisation, comme les troubles mentaux, les maladies
du sang et les caries dentaires. La proportion d’hospitalisations évitables de 0 à
10 ans était de 26% (Q5/Q1 1,15). Conclusion – De nombreuses pathologies sont plus
fréquentes en présence d’un désavantage social (surtout financier), notamment les
troubles mentaux. Cependant, leur identification demeure difficile en raison d’un
manque de recueil ou d’exhaustivité auprès de centres spécialisés de l’enfance dans
le SNDS.;