Description : L’année 2022 a été marquée par une circulation très intense du virus West-Nile (WNV)
dans le sud de l’Europe. Cette même année, en France métropolitaine, six cas humains
ont été confirmés dans le sud de la France, dont trois formes neuro-invasives. La
déclaration de cas humains a des conséquences négatives sur les dons de produits du
corps humain, en particulier les dons de sang. Aussi, la Direction générale de la
santé (DGS) a souhaité que le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) étudie la pertinence
et la faisabilité, y compris sous l’angle médico-économique, de la mise en œuvre de
mesures de sécurisation des produits sanguins labiles sans attendre le signalement
d’un cas humain. Le HCSP, après analyse de l’impact sur la chaîne transfusionnelle
et sur les greffes de tissus, organes et cellules, ainsi que du bilan des transmissions
du WNV par des produits du corps humain dans le monde, recommande de maintenir les
mesures actuellement mises en place pendant la période d’alerte et de les appliquer
également en dehors de cette période si un cas est signalé dans le cadre de la déclaration
obligatoire. Afin d’anticiper la survenue de cas humains d’infections à WNV et potentiellement
d’alléger les mesures de précaution actuellement en vigueur, le HCSP recommande par
ailleurs de mettre en place un groupe de travail multidisciplinaire impliquant, dans
une approche « une seule santé », tous les acteurs de la surveillance et des économistes
de la santé, qui serait notamment chargé d’évaluer l’intérêt et les rapports coûts-bénéfices
d’une surveillance plus intensive de la faune, en particulier aviaire. Ce groupe de
travail devra aussi se prononcer sur l’intérêt de rétablir un plan d’action interministériel
de prévention et de lutte contre les infections à WNV (et également à virus Usutu
considéré comme émergent) sur le modèle de celui mis en place en 2004-2005.;