Description : CONTEXTE : dans le cadre des violences conjugales, le quotidien des victimes est un
élément stressant permanent qui s’aggrave avec la persistance des violences. Prendre
des décisions adaptées au quotidien est une épreuve pour les victimes, ce qui les
empêche de se sortir des violences et de prendre les bonnes décisions pour leur santé.
Les compétences psycho-sociales regroupent les compétences cognitives (résolution
de problèmes, prise de décisions, pensée critique), les compétences émotionnelles
(contrôle des émotions, estime de soi, efficacité personnelle) et les compétences
sociales (empathie, gestion de la colère, communication) et permettent de faire face
à des situations de stress de manière adaptée. Les conséquences des violences conjugales
: dépression, stress post traumatique, anxiété, abus de substances, comportements
délétères pour faire face au traumatisme des violences s’aggravent avec le temps et
la répétition des violences mais aussi par le dépassement des compétences psycho-sociales.
Leur prise en compte dans les conséquences et les causes des violences conjugales
devrait permettre d’améliorer la prise en charge des victimes. OBJECTIF : il s’agit
d’évaluer les relations entre les différentes compétences psycho-sociales et le fait
d’avoir subi ou de subir des violences conjugales. MÉTHODE : une revue systématique
de la littérature a été menée sur les travaux quantitatifs mesurant les compétences
psycho-sociales chez les victimes de violences conjugales adultes nord américaines
et européennes à partir des bases de données PubMed, Embase et Psychinfo. RÉSULTATS
: 66 études ont été sélectionnées. Dans la dynamique et le fonctionnement des violences
conjugales et leurs conséquences, les compétences psycho-sociales peuvent à la fois
êtres altérées par les violences subies, mais aussi peuvent avoir un rôle d’intermédiaire
pouvant moduler à la hausse ou à la baisse les symptômes des victimes ou même être
(au moins partiellement) une cause facilitatrice des violences conjugales en particulier
chez les victimes de violences dans l’enfance. CONCLUSION : notre revue systématique
de la littérature confirme que les corrélations retrouvées sont nombreuses entre compétences
psycho-sociales, violences conjugales subies et conséquences délétères des violences.
Les corrélations retrouvées ici ne présagent cependant pas de la causalité entre compétences
psycho-sociales et violences conjugales. D’autres études sont nécessaires.;