Description : Introduction : en France, 1500 nouveaux nés de mères séropositives pour le VIH naissent
chaque année, exposés aux antirétroviraux en anté et postnatal. L'hypercalcémie est
rare en pédiatrie. L'incidence de l'hypercalcémie et son mécanisme d'action ont été
étudiés dans cette population d'enfants. Matériel et méthode : notre étude observationnelle,
descriptive et rétrospective, concernait les enfants âgés de 0 à 2 ans nés de mère
VIH , suivis selon les recommandations CNS et ANRS au CHU d'Amiens entre décembre
2016 et août 2022. Un bilan phosphocalcique était réalisé si possible à chaque consultation.
L'hypercalcémie était définie par une calcémie totale supérieure à 2,65 mmol/l. Résultats
: 26 patients ont été inclus dans notre étude. Parmi eux, 73,08% ont présenté une
hypercalcémie avec une médiane de détection à 3 mois. La calcémie était significativement
augmentée après le bilan du 1er mois (p 0,001). Il n'y avait pas de différence significative
sur l'incidence de l'hypercalcémie selon le traitement antirétroviral maternel ou
néonatal reçu. La médiane du dosage de la 1-25 (OH)2 vitamine D était plus élevée
dans le groupe hypercalcémie 217,05 pmol/L vs 163,95pmol/L dans le groupe normocalcémie.
Au cours de la période de suivi, la calcémie s'était normalisée chez 15 patients à
un âge médian de 12 mois, après suspension de la supplémentation en vitamine D pour
8 d'entre eux. Conclusion : l'incidence de l'hypercalcémie était élevée chez les enfants
nés de mère VIH , exposés aux antirétroviraux, probablement en lien avec une hypersensibilité
à la vitamine D. Une supplémentation en vitamine D à une dose réduite dès la naissance
pourrait être envisagée.;