Description : Objectifs : L’objectif principal de notre étude était d’effectuer un état des lieux
de la pratique du dépistage des violences conjugales par les sages-femmes exerçant
aux urgences obstétricales à travers la France. Nous avons également cherché à identifier
les freins et leviers au dépistage des violences conjugales dans ces services. Matériel
et méthodes : Nous avons mené, durant 4 mois, une étude descriptive, multicentrique,
par questionnaire, auprès de 3820 sages-femmes hospitalières exerçant sur l’ensemble
du territoire français (Départements d’Outre-Mer inclus). Résultats : Aux urgences
obstétricales 74% des sages-femmes posent la question des violences conjugales devant
des signes qui les interpellent. Les signes d’appel majoritairement cités étaient
le comportement inadapté du conjoint et l’existence de symptômes physiques inexpliqués
par la patiente. Deux freins au dépistage systématique ont été relevés par les sages-femmes
: la présence du conjoint lors de la consultation et le manque de temps dans le service
des urgences obstétricales. Plus de 70% des sages-femmes de notre étude ont suivi
une formation sur les violences conjugales, cependant plus de la moitié ne se sentent
pas suffisamment préparées à réaliser un dépistage de ces violences aux urgences obstétricales.
Les leviers majeurs évoqués par les sages-femmes pour les aider dans leurs pratiques
sont la formation et la présence d’un réseau pluridisciplinaire. Conclusion : Les
sages-femmes sont sensibilisées à la problématique des violences conjugales. Elles
estiment avoir un rôle à jouer dans le repérage et l’accompagnement des victimes.
Les urgences obstétricales sont un lieu clé pour lever le voile sur les violences
subies et prendre en charge les femmes. Cependant, l’orientation des patientes nécessite
une formation préalable des sages-femmes et une coopération multidisciplinaire.;