Description : Contexte : l’alimentation et le sommeil sont des paramètres cruciaux pour le développement
de l’enfant. Cependant, les difficultés à la mise en place d’un rythme veille-sommeil
satisfaisant sont fréquentes et le retentissement familial peut être important. À
la naissance deux nouveau-nés sur trois sont allaités et peu d’études s’intéressent
à l’impact de l’allaitement sur la mise en place du sommeil nocturne. Objectif : le
but de cette étude est d’explorer l’existence d’un lien entre l’allaitement et l’acquisition
du sommeil chez le jeune enfant afin d’améliorer les pratiques et les conseils donnés
aux jeunes parents. Méthode : il s’agit d’une étude transversale rétrospective, réalisée
en population générale. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire
diffusé sur Facebook du premier mai au 13 juin 2021. Résultats : les enfants allaités
font significativement leurs nuits plus tardivement que les enfants non allaités (p
0,001). La durée de l’allaitement est un facteur essentiel. Plus celui-ci est prolongé,
plus la mise en place du sommeil nocturne risque d’être retardée. Cependant, de nombreux
autres facteurs influencent la mise en place du sommeil tels que la pratique du co-sleeping
(HR 0,48 ; p 0,001), l’existence d’une fratrie (HR 0,74 ; p 0,001), l’âge
de l’enfant à la reprise du travail des parents (pour la mère HR 0,95 ; p 0,001)
ou encore le mode de garde (HR 1,09 ; p 0,001). Conclusion : l’allaitement a un
impact significatif sur la mise en place des nuits qu’il faut cependant nuancer. En
effet, les mères qui réalisent un allaitement prolongé ont un comportement plus fusionnel
avec leur enfant (pratique plus importante et prolongée du co-sleeping, reprise plus
tardive du travail notamment) qui influence directement la mise en place du sommeil.
La connaissance de ces différents facteurs et leur impact permettra de fournir des
conseils adaptés pour aider les jeunes parents en difficulté.;