Description : Introduction – Le fardeau sanitaire, économique et social induit par les troubles
mentaux a contribué à inscrire la santé mentale au premier rang des priorités de santé
publique. En France comme à l’étranger, la crise sanitaire provoquée par l’épidémie
de Covid-19 a eu un impact important sur la santé mentale des populations. L’objectif
de ce travail est de présenter les résultats concernant la prévalence des épisodes
dépressifs en France métropolitaine en 2021 et d’observer les évolutions récentes,
notamment depuis la crise sanitaire. Méthode – En 2021, le Baromètre de Santé publique
France a interrogé 24 514 personnes âgées de 18 à 85 ans par collecte assistée par
téléphone et informatique (Cati) selon un sondage aléatoire. La version courte du
questionnaire Composite International Diagnostic Interview (CIDI‑SF), développée par
l’Organisation mondiale de la santé, a été utilisée pour mesurer l’épisode dépressif
caractérisé (EDC) des personnes interrogées. Les évolutions de la prévalence de l’EDC
ont été réalisées par rapport aux Baromètres santé 2005, 2010 et 2017 dont la méthodologie
était comparable. Résultats – En 2021, 12,5% des personnes âgées de 18-85 ans auraient
vécu un EDC au cours des 12 derniers mois. Chez les 18-75 ans, la prévalence a augmenté
de 3,5 points, passant de 9,8% à 13,3%, sur la période 2017-2021. Cette augmentation
concerne tous les segments de population analysés. La progression la plus importante
a été observée chez les jeunes adultes (18-24 ans), avec une hausse de 9 points entre
2017 (11,7%) et 2021 (20,8%). En 2021, les 18-24 ans, les femmes, les personnes vivant
seules et les familles monoparentales, tout comme celles qui ne se déclaraient pas
à l’aise financièrement, au chômage et celles indiquant que la Covid-19 avait eu un
impact négatif sur leur moral, avaient un risque d’EDC plus élevé. Conclusion – La
prévalence des épisodes dépressifs a augmenté en France. La tendance, déjà amorcée
depuis 2010, a connu une accélération sans précédent entre 2017 et 2021, en particulier
chez les jeunes adultes. Le stress causé par la maladie de la Covid-19 et les restrictions
imposées pour la contrôler apparaît comme l’une des principales hypothèses explicatives
de cette hausse.;