Pratiques de réduction des risques et des dommages liés au chemsex et leur application
directe auprès des usagers : une revue systématisée de la littérature internationale - CISMeF
Pratiques de réduction des risques et des dommages liés au chemsex et leur application
directe auprès des usagers : une revue systématisée de la littérature internationaleDocument
Titre : Pratiques de réduction des risques et des dommages liés au chemsex et leur application
directe auprès des usagers : une revue systématisée de la littérature internationale;
Description : Introduction : le chemsex, ou l’utilisation de substances psychoactives (SPA) avant
ou pendant une relation sexuelle, durant plusieurs heures ou jours, et avec un unique
ou de multiples partenaires, est à ce jour principalement observée chez les hommes
ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). L’augmentation de cette pratique
en lien avec une évolution de l’accès aux substances et à leur nombre croissant, suscite
l’intérêt récent de la communauté scientifique. Les substances les plus retrouvées
sont la méthamphétamine, le GHB/GBL, la 3,4-methylenedioxymethamphetamine, la cocaïne,
les amphétamines, et les nouveaux produits de synthèse. Les risques liés au chemsex
sont une préoccupation de santé publique émergente. Dans cette revue systématisée
de la littérature, nous cherchons à comprendre ces risques, et recenser les besoins,
les outils et les pratiques de réduction des risques et des dommages, une approche
nouvelle en addictologie, interventionnelle, alternative à un objectif d’abstinence
totale. br Matériels et méthodes : il s’agit d’une revue systématisée de la littérature
narrative et qualitative, conformément aux directives PRISMA, ayant nécessité l’identification
de variables d'intérêt potentielles dans la littérature scientifique, afin de faire
une revue exhaustive des risques et des dommages liés au chemsex. Nous avons réalisé
la recherche sur PubMed et Researchgate entre avril 2021 et janvier 2022. Les mots
clés utilisés étaient « Harm reduction » AND « Chemsex ». Puis nous avons réalisé
une sélection à la lecture des résumés, puis en texte intégral, d’articles scientifiques
ou des recommandations de bonnes pratiques, en langue anglaise ou française. Leur
objectif ou leur conclusion devaient mentionner des champs d’intervention ou de réflexion
ayant un lien direct avec la question de la réduction des risques liés au chemsex.
Enfin, le contenu complet des articles inclus dans l’étude a été analysé par extraction
de données structurée. br Résultats : dans les 77 études publiées entre janvier 2015
et janvier 2022, nous avons recensé les SPA incluses, les principales pratiques à
risque, les risques. Cela nous a permis d’établir des axes de réflexion en terme de
réduction des risques et des dommages : implication du système de soins, des professionnels
de santé formés, un réseau articulant santé sexuelle, psychique, addictologique et
sociale, l’accès facile à des services de soutien, d’information et d’intervention
bienveillants et alertant sur les risques (GHB et surdoses, injections, …), mise en
place d’un accès facilité à la prévention des infections sexuellement transmissibles
(prophylaxie pré-exposition et suivi, préservatifs, dépistages IST gratuits, …), planification
des séances de chemsex, levée du tabou des violences sexuelles, interventions communautaires
(associations, pair aidance), et sur les plateformes numériques pour les rendre plus
accessibles. br Conclusion : dans un contexte d’intérêt scientifique croissant concernant
la pratique du chemsex, nous nous sommes intéressés à la réduction de ses risques
et de ses dommages. Elle passe par l’articulation en réseau des systèmes de soins
liés au chemsex, l’apport de connaissances au public concerné par le biais des professionnels
de santé, des outils numériques, et des associations de pairs. D’autres études seront
nécessaires pour établir des liens de causalité, continuer à évaluer la mise en place
de ces mesures et leur impact sur la santé des usagers de chemsex.;