Description : Contexte : 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde
et correspondent à 1 grossesse sur 4 en France. L’impact et les conséquences ce celles-ci
sont souvent sous-estimées, méconnues, voir banalisées et minimisées par les différents
professionnels de santé et plus généralement par la Société. Les sages-femmes, bien
souvent aux premières loges lors de la découverte, et du suivi à court, moyen et long
terme, font donc partie intégrante de l’accompagnement des femmes. Une question se
pose alors : quelles sont les ressources et quel est le rôle des sages-femmes dans
la prise en charge émotionnelle des femmes lors d’une fausse couche ? Objectif : l’objectif
principal de cette étude est de décrire l’expérience qu’ont les sages-femmes de leur
rôle dans l’accompagnement émotionnel des femmes lors d’une fausse couche. Matériel
et Méthode : une étude qualitative phénoménologique a été réalisée par le biais d’entretiens
semi-directifs où 9 sages-femmes de différents modes d’exercice ont été interrogées
de mai à novembre 2021. Résultats : les sages-femmes définissent la prise en charge
émotionnelle comme étant fondamentale dans l’accompagnement global et psychologique
de la femme lors d’une fausse couche. L’étude a permis de mettre en évidence et détailler
leur rôle avec différentes notions qui sont : la communication (écoute, bienveillance,
expliquer, rassurer, déculpabiliser), le relationnel (soutien, disponibilité, humanité
et empathie) et enfin, le professionnalisme (orienter, conseiller, se former, pluridisciplinarité).
Le tout s’inscrivant dans une démarche dynamique qui évolue au cours du temps où elles
font preuve d’adaptation, de respect et de compréhension. Plusieurs facteurs modifient
la prise en charge et sont fonction des femmes, de leur singularité et surtout de
leur histoire personnelle. On retrouve aussi le mode d’exercice, les expériences professionnelles
mais aussi personnelles. Les différentes difficultés rencontrées sont le manque de
temps, les limites de compétences, l’organisation des services, trouver les bons mots
et le manque de considération de la part de certains professionnels de santé. Conclusion
: la prise en charge des femmes lors d’une fausse couche est délicate compte tenu
de la reconnaissance Sociétale au sens large. Les sages-femmes sont bien conscientes
que cela pose un problème mais essaient de faire au mieux pour accompagner les femmes
en tentant de libérer la parole et lever le tabou qui règne sur les fausses couches
et plus généralement sur le deuil périnatal.;