Description : INTRODUCTION ET OBJECTIF : les personnes âgées sont plus touchées par la polymédication
et la polypathologie et davantage exposées aux effets indésirables médicamenteux (EIM)
et leurs conséquences comme l’hospitalisation. Dans cette étude nous avons souhaité
évaluer la proportion d’hospitalisations imputable à la iatrogénie médicamenteuse
(IM) et les facteurs de risque associés. MATÉRIEL ET MÉTHODES : l’étude a porté sur
143 patients de plus de 75 ans admis en court séjour gériatrique à l’hôpital de Riom
entre le 1er janvier et le 15 février 2022. Les données utilisées étaient issues des
comptes rendus d’hospitalisation, recueillies et analysées rétrospectivement. Les
cas imputables à la IM ont été identifiés via : la méthode de pharmacovigilance de
Bégaud et une méthode Expert par revue collégiale des dossiers. Des analyses univariées
par régression logistique ont été réalisées avec les facteurs descriptifs. RÉSULTATS
: 25 % de cas d’hospitalisations liées à une IM avec la méthode Expert et 23 % avec
la méthode Bégaud ont été détectés. La corrélation entre ces deux méthodes était bonne
(k 0,81). L’IM identifiée était quasiment toujours liée à un EIM (89 à 100 %), et
souvent à des interactions médicament-comorbidité (47 %) ou des interactions médicamenteuses
(23 %). Parmi les caractéristiques et les traitements des patients, la dépendance,
la polymédication, les traitements neurologiques (antipsychotiques, antidépresseurs,
anxiolytiques) et cardiovasculaires (antihypertenseurs) étaient particulièrement associés
à la survenue d’une hospitalisation liée au médicament. CONCLUSION : ces résultats
confirment l’importance de l’IM en gériatrie. Le lien de causalité entre médicament
et iatrogénie est parfois difficile à mettre en valeur chez un patient âgé complexe
avec des diagnostics multiples. Connaître ces facteurs de risque et optimiser les
prescriptions permettra de diminuer l’IM.;