Description : Contexte : L’intoxication médicamenteuse volontaire est un motif fréquent de consultation
aux urgences. Sa prise en charge est double, à la fois psychiatrique et médicale.
L’objectif de cette étude est de déterminer si la prise en charge médicale de ces
patients est appropriée, par analyse des reconsultations à court terme. Méthode :
Cette étude était descriptive observationnelle monocentrique rétrospective, réalisée
au Centre Hospitalier de Valenciennes du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2019. Tous
les patients majeurs se présentant aux urgences pour intoxication médicamenteuse volontaire
ont été inclus, et les reconsultations dans la semaine ont été analysées. Résultats
: Parmi les 673 patients inclus, les trois quarts des intoxications étaient aux benzodiazépines.
97,2% des patients ont bénéficié d’une consultation psychiatrique lors de leur premier
passage. 16,2% des patients ont reconsulté dans la semaine, dont 33% pour motif médical.
Le délai médian de reconsultation était de 2 jours. La majorité des patients, hors
motif psychiatrique, ont reconsulté pour un motif traumatologique (52,8%) et gastro-
entérologique (16,7%). 27,8% des patients reconsultant pour motif médical avaient
déjà des symptômes présents lors de la première consultation. On notait plus de reconsultations
chez les patients ayant des antécédents médicaux, tandis que les patients ayant des
antécédents psychiatriques reconsultaient moins. Conclusion : Le taux de reconsultation
des patients se présentant initialement pour intoxication médicamenteuse volontaire
est plus important que dans la population générale, avec une part non négligeable
de reconsultations pour motif médical. Bien que les principales complications des
intoxications médicamenteuses volontaires semblent être correctement traitées et prévenues,
une amélioration est encore possible sur la détection précoce des atteintes somatiques
et la prise en charge globale du patient, dans le but de limiter le recours itératif
aux services d’urgence.;