Description : Contexte : l’épidémie du SARS-CoV-2 a émergé en décembre 2019 en Chine puis s’est
répandue à travers le monde. La description initiale est un syndrome grippale associé
à une pneumopathie, mais des atteintes neurologiques peuvent également apparaitre.
br Objectifs : l'objectif primaire est de présenter l’analyse des données cliniques,
paracliniques et notamment électroencéphalographiques de patients hospitalisés à Bichat
lors de la phase aiguë d’une COVID-19 puis de les comparer avec les mêmes données
relevées 3 mois après leur hospitalisation. br Matériel et Méthode : l’étude s’appuie
sur un premier recueil rétrospectif des données cliniques, biologiques, et électroencéphalographique
obtenues auprès de 15 patients entre le 12 mars 2020 et le 20 avril 2020 lors de leur
hospitalisation. Un nouveau recueil de ces mêmes données a été spécialement réalisé
3 mois après le premier recueil de données auprès de ces mêmes patients. br Résultats
: sur les quinze patients inclus dans l’étude, quatre patients ont été hospitalisés
en réanimation, et onze dans un service conventionnel. Ils ont tous été atteints par
la COVID-19, documenté par une PCR nasopharyngée positive. Les symptômes neurologiques
correspondaient principalement à des confusions, deux patients avaient des symptômes
de courte durée évoquant une origine comitiale. Sur l’ensemble des patients, lors
du premier EEG, treize avaient un rythme de fond ralenti, deux patients avaient une
activité cérébrale inscrite dans la bande alpha. Cinq patients avaient une activité
plus ample dans les régions antérieures, trois patients avaient des ondes triphasiques,
trois patients avaient une activité lente intermittente temporo-occipitale gauche,
une patiente avait des ondes lentes delta généralisées, un patient avait une activité
lente thêta continue temporo occipitale gauche. Aucune anomalie d’allure épileptique
n’a été enregistrée. Une analyse du LCS a été effectuée chez six patients, la PCR
SARS-CoV-2 y était négative. Une patiente avait une méningite associée à une synthèse
intrathécale. Au total, quatorze patients ont effectué une imagerie cérébrale. Neuf
avaient eu une IRM cérébrale, un patient avait un AVC ischémique aigu, un patient
avait un « mild encephalopathie, reversible, splenium lesion » (MERS), huit avaient
un TDM cérébral révélant chez deux patients des AVC anciens. Quatorze patients ont
été revus à trois mois. Sur le plan cognitif, cinq patients avaient un score pathologique
au test de dépistage réalisé par MMS. Sur ces cinq patients, quatre avaient des antécédents
neurologiques dont des AVC ou des troubles cognitifs, et un seul patient n’avait pas
d’antécédent notable. Les EEG lors du suivi à 3 mois se sont tous améliorés par rapport
aux EEG initiaux. Onze patients avaient une activité de fond s’inscrivant dans la
bande alpha et les 3 autres en bande thêta entre 7 et 8 Hz. Chez l’ensemble des patients,
les anomalies initiales avaient disparu. br Conclusions : l’évolution à trois mois
est globalement favorable, avec un retour à l’état de base des signes neurologiques.;