Description : Avec la raréfaction des gynécologues, la collaboration entre médecins généralistes
et sages-femmes, acteurs de premiers recours du suivi gynécologique, semble nécessaire,
ce qui est peu le cas actuellement. Il nous paraissait important d'en étudier les
freins et les possibles afin de conserver une offre de soins suffisante, et pour compenser
le manque de gynécologues. Nous avons réalisé une étude qualitative par entretiens
individuels de médecins généralistes et de sages-femmes exerçant une activité libérale.
Les entretiens ont été enregistrés et retranscrits, puis analysés avec triangulation
des données. La collaboration entre MG et SF est peu fréquente. Souvent souhaitée,
elle nécessite des prérequis : une connaissance des professionnels, une communication
efficace et une définition des rôles de chacun. Les principaux freins rapportés sont
la méconnaissance des compétences des praticiens, le peu de communication et le manque
de temps. Il est également mis en évidence la complexité des relations entre professionnels
et une possible concurrence, souvent limitée par une patientèle suffisante. Le champ
de compétences restreint des sages-femmes au domaine physiologique est également rapporté
comme une limite à la collaboration. Cette dernière permet toutefois une optimisation
de la prise en charge des femmes, une confiance accrue des patientes et des professionnels,
mais aussi un accroissement des compétences. Il semble même qu'elle pourrait limiter
le manque de gynécologues médicaux. La collaboration entre MG et SF semble essentielle
pour maintenir l'offre de soins gynécologiques aux femmes. Le développement de rencontres
interprofessionnelles pendant et après leurs études respectives pourrait favoriser
la connaissance des praticiens et de leurs compétences, et ainsi leur collaboration.
Le ressenti des patientes ainsi que leurs attentes concernant leur prise en charge
reste à recueillir afin d'adapter au mieux leur suivi.;