Description : Des travaux ont décrit une moindre confiance des patients précaires en leur médecin
généraliste malgré des attentes similaires concernant la relation de soin. Une moindre
qualité des soins préventifs dans cette population était également constatée. Nous
avons voulu vérifier si la précarité avait effectivement une influence sur la relation
médecin / patient en Médecine Générale, du point de vue des patients, et si les préventions
étaient moins fréquentes. Nous avons réalisé une étude de cohorte prospective bicentrique
afin d'évaluer les connotations des patients portant sur la relation avec leur médecin
habituel, par l'intermédiaire d'un questionnaire original standardisé. Notre définition
de la précarité a utilisé le score EPICES. Nous avons également évalué l'abord en
consultation de plusieurs sujets de prévention d'intérêt en Médecine Générale. 209
personnes ont été incluses dont 38 % de personnes précaires selon le score EPICES.
Nous n'avons pas retrouvé de différence de moyenne au résultat de notre Score Original
entre les personnes précaires et les personnes non précaires. La fréquence des préventions
ne différait pas entre les deux groupes d'intérêt. Les calculs de corrélation et nos
modèles de régression ont confirmé ces résultats. La précarité ne semble pas influencer
la relation médecin / patient en Médecine Générale, les soins préventifs sont quant
à eux réalisés de manière identique quelle que soit la situation sociale. Des facteurs
structurels d'accès et d'adaptation des soins ainsi qu'une sensibilisation des médecins
au sur-risque sanitaire lié à une situation de précarité constituent des pistes d'amélioration
de la prise en soin du public précaire en Médecine Générale;