Description : CONTEXTE : depuis plus de 24 mois, le COVID-19 a changé la face du monde et a contraint
les systèmes de santé dans le monde à adapter leurs pratiques jour après jour. Ces
situations peuvent être considérées comme stressantes. Les professionnels des services
d’urgence et de soins intensifs étaient en première ligne pendant la première vague
de la pandémie, ce qui peut également accroître le stress. OBJECTIF : nous avons donc
décidé d’évaluer le stress subjectif et objectif chez les travailleurs en utilisant
l’échelle visuelle analogique (de 0 à 10) et la variabilité de la fréquence cardiaque
(VRC). L’objectif principal était d’évaluer la corrélation entre le stress subjectif
et le stress objectif. MÉTHODE : étude prospective descriptive observationnelle à
l’aide de questionnaire et de suivi de la fréquence cardiaque parmi les soignants
qui travaillaient dans trois services différents (service des urgences, service mobile
d’urgence et de réanimation ainsi qu’une unité de soins intensifs) de l’hôpital universitaire
de Clermont-Ferrand, en France. Deux sessions de recueils ont eu lieu, l’une pendant
la première vague de la pandémie (du 10 avril au 10 mai 2020) et la deuxième entre
la première et la deuxième vague (du 10 juin au 15 juillet 2020). RÉSULTATS : parmi
les 199 professionnels participants, 12 n’ont effectué que l’analyse de la variabilité
de la fréquence cardiaque, 98 uniquement les questionnaires et 84 ont participé aux
deux. L’âge moyen était de 33.7 7.9 ans, 61.5 % des participants étaient des femmes
et 48.4 % étaient des médecins. Aucune corrélation n’a été trouvé entre le stress
subjectif et le stress objectif, sauf pour le RR (ρ de Spearman : 0.23, p 0.04)
et l’indice triangulaire de la variabilité de la fréquence cardiaque (ρ de Spearman
: 0.28, p 0.01). Le niveau de stress subjectif moyen était de 3.40 2.34. Les facteurs
associés au stress subjectif étaient les suivants : soins aux patients atteints de
la COVID, prise en charge d’une urgence vitale, tabagisme, anxiété, stress à la maison,
fatigue et épuisement professionnel. Nous avons constaté une diminution de la variabilité
sinusale de la fréquence cardiaque entre la première et la deuxième session, peut-être
en raison du flux plus important des services d’urgence. CONCLUSION : aucune corrélation
importante n’a été mise en évidence entre le stress subjectif et le stress objectif
chez les soignants en première ligne durant la première vague de la pandémie du COVID-19.;