Description : Contexte Les interactions médicamenteuses (IM) seraient à l'origine de 2 à 5 % des
hospitalisations chez les patients âgés et de 1 % des hospitalisations en population
générale. Cependant, peu de données sont disponibles sur les médicaments concernés
et sur la gravité des interactions rencontrées. Objectifs Les objectifs généraux de
ce travail de thèse étaient : i) de décrire et évaluer la prévalence et les risques
associés aux IM et IM potentielles (IMP) en France, et ii) de développer et évaluer
des outils informatiques de prévention des IM et IMP à l'hôpital. Pour satisfaire
au premier, nous avions pour objectifs spécifiques de : i) mesurer la prévalence des
IMP de niveau de sévérité élevé en France, ii) évaluer l'association entre l’exposition
aux IMP contre-indiquées (CI) et le risque d'hospitalisation en urgence dans la population
générale, iii) décrire les événements indésirables (EI) rapportés au réseau français
des Centres de pharmacovigilance et considérés comme résultants d’IM, iv) étudier
la proportion des IMP classées comme sévères à l'origine d'une admission aux urgences
chez les personnes âgées. Méthode La première partie de ce travail a été réalisée
via quatre études utilisant différentes bases de données : deux études à partir de
l'Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) ; une étude transversale et une
série de cas autocontrôlée, une étude à partir de la base de données nationale de
pharmacovigilance (étude transversale), et une étude à partir du système d'information
hospitalier du CHU de Bordeaux (étude transversale). La deuxième partie de ce travail
a consisté à développer des outils numériques en collaboration avec la startup Synapse
Medicine et à mettre en place des études d'évaluation de ces outils en collaboration
avec des établissements hospitaliers. Résultats Parmi les 7 millions de délivrances
de médicaments en villes étudiées à partir des données françaises de l'EGB, 0,2 %
incluaient la co-délivrance de médicaments contre-indiqués en raison d’interactions
et 1,4 % la co-délivrances d’associations de médicaments déconseillées, ce qui correspondrait
annuellement à environ 900 000 associations contre-indiquées et six millions d’associations
déconseillées.[...];