Description : Dans les circonstances exceptionnelles de la pandémie COVID-19, l'instauration massive
et brutale du télétravail a été rendue nécessaire pour permettre la continuité économique
des entreprises et garantir la protection des salariés. Un diagnostic santé-travail
a été réalisé sur une cohorte de 28 télésecrétaires déjà interrogée en 2018 pour évaluer
les liens entre santé et télétravail de crise. Des entretiens individuels ont permis
le recueil de verbatim, illustrant ainsi l'analyse quantitative des résultats issus
du questionnaire EVREST par des situations caractéristiques de télétravail vécues
lors du confinement, de mars 2020 à janvier 2021. Le télétravail de crise, vécu en
mode dégradé, est à bien distinguer du télétravail ordinaire, basé sur volontariat
et accord d'entreprise. Les résultats ont montré une dégradation de la santé des salariées
avec de multiples facteurs causaux liés au contexte de crise sanitaire, à savoir :
des difficultés matérielles, techniques et organisationnelles de travail, une double
contrainte familiale et professionnelle à gérer, un vécu d'isolement social, une majoration
de la pression psychologique, etc. Le télétravail à temps plein serait plus délétère
à la santé que s'il est pratiqué à temps partiel. Un délitement du collectif de travail
est à craindre sur le long terme. Suite à cette analyse, des préconisations pour un
télétravail durable ont été proposées aux partenaires sociaux de l'entreprise dans
un objectif de prévention en santé au travail. La mise en oeuvre du télétravail en
entreprise doit être encadrée et assurée collectivement entre managers, collaborateurs
et employeurs avec des objectifs clairs partagés et une communication interne efficace
et efficiente. Les travaux de recherches ont également montré une modification du
rapport au travail du fait de la crise sanitaire, phénomène sociétal qu'il serait
intéressant d'approfondir.;