Regard des soignant-es sur leurs patient-es femmes: du stéréotype de genre à la violence
médicale : étude qualitative du vécu de vingt patient-es perçu-es comme femmes - CISMeF
Regard des soignant-es sur leurs patient-es femmes: du stéréotype de genre à la violence
médicale : étude qualitative du vécu de vingt patient-es perçu-es comme femmesDocument
Titre : Regard des soignant-es sur leurs patient-es femmes: du stéréotype de genre à la violence
médicale : étude qualitative du vécu de vingt patient-es perçu-es comme femmes;
Description : Introduction : Notre système de santé promeut l’égalité des soins pour tous les individus
quel que soit leur genre. Cependant, les constructions socioculturelles stéréotypées
des rôles et comportements attribués aux femmes ont un impact certain sur leur santé
et leur parcours de soins. En effet, comme dans toute interaction sociale, le système
patriarcal de notre société et les violences sexistes qui en découlent s’immiscent
dans la relation de soins, au détriment des patient es perçu es comme femme. Objectif
: Décrire les violences médicales liées aux stéréotypes de genre vécues par les patient
es perçu es comme femmes dans leur parcours de soins. Matériels et méthodes : 20 entretiens
semi-dirigés ont été réalisés entre décembre 2020 et février 2021 auprès de patient
es perçu es comme femme. Ils ont bénéficié d’un double codage et d’une analyse qualitative
phénoménologique selon le principe de la théorisation ancrée. Résultats : Une « pyramide
de violences » vécues dans les soins a pu être modélisée, allant de la banalisation
du sexisme aux violences explicites imprégnées de la culture du viol, en passant par
les propos porteurs de jugements négatifs, la discrimination sexiste dans la recherche
scientifique et le soin, mais également par la réification des patient es et leur
privation d’autonomie. Les interrogé es ont en effet pu décrire le sentiment d’être
dépossédé es de leurs identités, de leurs corps et des décisions les concernant, que
ce soit lorsqu’iels sont confronté es aux injonctions sociétales associées à la «
féminité » et aux violences sexistes perpétuées par certain es soignant es, mais aussi
au contrôle normatif exercé par la médecine sur leur santé reproductive. Ce dernier,
parfois vécu comme une surmédicalisation, semblerait définir leurs corps « féminins
» comme « pathologiques » et « non fiables », entrainant avec lui une déresponsabilisation
croissante des soigné es vis-à-vis de leur santé. [...];