Description : Le XIXe siècle fut marqué par une évolution majeure de la pharmacie. Jusqu’alors,
les thérapeutes, qu’ils soignent les hommes ou les animaux, utilisaient des produits
naturels, issus des règnes végétaux, animaux, et minéraux. A partir du XVe siècle,
les médecins prirent conscience de l’importance de la connaissance de la composition
des plantes pour faire progresser la thérapeutique, mais ils étaient astreints aux
limites de la chimie. Ce n’est qu’à compter de la fin du XVIIIe siècle que les progrès
de cette science permirent aux chimistes de s’atteler à la recherche des principes
actifs des plantes. Le développement de l’expérimentation permit de déterminer précisément
les effets de chacune des molécules extraites et de mêler judicieusement les corps
au sein des formules. L’extraction des principes actifs permit également d’administrer
les substances avec plus de précision. Les médicaments étaient jusqu’alors administrés
exclusivement par voie per-os. La compréhension des mécanismes de l’absorption et
de la diffusion dans le corps fut à l’origine du développement des injections, qu’elles
soient intra-veineuses, sous-cutanées ou intra-musculaires. Les progrès en chimie
organique menèrent enfin à la synthèse de molécules à des fins thérapeutiques. La
chimiothérapie, une thérapie étiologique ciblée, succédait ainsi à la polypharmacie.
La pharmacie connut l’industrialisation indispensable à la production de ces molécules
complexes.;