Description : La sclérose en plaques (SEP) pédiatrique fait partie des maladies inflammatoires chroniques
acquises du SNC de l’enfant et adolescent. Du point de vue physiopathologique se produit,
suite à une atteinte de la barrière hémato-encéphalique, une invasion par des cellules
inflammatoires et des cytokines, occasionnant des foyers inflammatoires locaux avec
œdème et altération de la myéline1). Avec une incidence de 0.07-2.9/100’000 la SEP
pédiatrique fait partie, contrairement à la forme adulte, des maladies rares2). D’autres
différences marquantes par rapport à la SEP adulte sont la fréquence élevée de poussées
et la tendance aux lésions sous-tentorielles au début de la maladie, provocant des
déficits cognitifs précoces, une atrophie cérébrale ainsi qu’un handicap physique
significatif à l’âge d’environ 35 ans chez les patients n’ayant pas bénéficié d’un
traitement3). Pour la compréhension de la maladie il est essentiel que le processus
inflammatoire chronique touche un cerveau encore en développement. Le potentiel de
récupération particulièrement favorable lors des premières poussées est donc trompeur4).
Pendant ces dernières années on a constaté que la SEP pédiatrique est tout sauf une
variante bénigne et qu’une immunothérapie doit être entreprise dès que le diagnostic
est assuré. Un diagnostic précoce, tenant compte des diagnostics différentiels, ainsi
que le choix du médicament adéquat sont donc essentiels. Ce n’est que depuis une quinzaine
d’années qu’on a véritablement pris conscience de la SEP de l’enfant et de l’adolescent,
en supposant longtemps que la SEP pédiatrique avait une évolution plus bénigne. Manquent
de ce fait des données importantes sur la fréquence, l’évolution sous traitement,
la qualité de vie et les répercussions de la maladie sur le quotidien pendant l’enfance
et l’adolescence.;