Description : Introduction : le cancer du sein et du col de l’utérus sont responsables de nombreux
décès encore aujourd’hui en France. La mise en place du dépistage organisé pour ces
deux cancers a pour but de diminuer cette mortalité. Cependant, le taux de couverture
en population carcérale féminine à l’arrivée reste faible. La détention pourrait-elle
être un moment privilégié pour mettre à jour le statut de ces femmes vulnérables ?
Objectifs : l’objectif principal de ce travail est de déterminer le taux de rattrapage
des dépistages des cancers gynécologiques durant l’incarcération et de comparer le
taux de couverture final au milieu ouvert. Matériel et Méthode : il s’agit d’une étude
descriptive rétrospective qui a recruté les patientes incarcérées entre le 1er juillet
2019 et le 31 décembre 2020, restant au moins trois mois en détention, dans quatre
établissements pénitentiaires de France. Résultats : concernant le dépistage du cancer
du sein, au cours de la détention, 11,5% des femmes non à jour ont bénéficié d’une
mammographie de dépistage. Cependant, 17,3% des patientes ont refusé l’examen. De
la même façon, durant la détention, 37,4% des femmes non à jour, ont bénéficié d’un
test de dépistage pour le cancer du col de l’utérus avec un taux de refus moins marqué
de 7,6%. Ainsi, après un séjour en prison d’au moins trois mois durant la période
d’étude, le taux de couverture pour le dépistage du cancer du sein s’élevait à 20,7%
et celui pour le cancer du col à 50,6%. Ces taux restent toutefois plus faibles que
ceux observés en milieu ouvert respectivement de 49,3 et 58,2. Conclusion : cette
étude originale faite en milieu carcéral, montre que le taux de rattrapage des dépistages
des cancers féminins est faible et que des améliorations sont encore possibles. Pourtant,
la détention devrait pouvoir être l’occasion pour les femmes de bénéficier d’une mise
à jour de leur statut de dépistage.;