Description : Le risque de survenue d'événements thrombo-emboliques chez les patients recevant un
traitement anti-angiogénique a été révélé par les rapports concordants d'événements
thrombo-emboliques veineux survenus lors de l'utilisation de la thalidomide dans le
myélome. De même, des événements thrombo-emboliques ont été rapportés dans les autres
indications de la thalidomide et avec les analogues de la thalidomide (lénalidomide,
actimid). Les événements thrombo-emboliques associés à la prescription de ces molécules
sont principalement veineux mais aussi artériels. Un des effets de ces molécules étant
anti-angiogénique, la question se pose de savoir s'il en est de même avec les autres
thérapeutiques anti-angiogéniques. Pour les autres molécules anti-angiogéniques, la
petite augmentation des événements thrombo-emboliques est difficile à démontrer, car
ces molécules sont prescrites dans des situations particulièrement thrombogènes que
sont les cancers. Les molécules anti-angiogéniques agissant sur l'endothélium, des
hypothèses évoquant les effets sur les fonctions antithrombotiques de l'endothélium
ont été émises. Les autres effets iatrogènes liés aux traitements anti-angiogéniques
comme l'hypertension artérielle, la micro-angiopathie thrombotique impliquent encore
plus directement un effet endothélial. Des signes d'hypercoagulabilité liés à l'utilisation
de la thalidomide, en particulier dans le myélome, font aussi participer une composante
sanguine (qui pourrait aussi être réactionnelle à une atteinte endothéliale primitive).
Le risque thrombotique majoré, lié aux anti-angiogéniques et en particulier à la thalidomide
et ses analogues dans le myélome, a conduit à recommander une protection antithrombotique
préventive systématique. L'aspirine, les HBPM et les AVK apparaissent avoir une efficacité.
En l'absence d'études comparatives, il est difficile de savoir quel est le régime
à préconiser en priorité. Les AVK à pleine dose (INR 2-3) confèrent le risque hémorragique
iatrogène le plus significatif. Les effets prothrombotiques liés aux molécules plus
spécifiquement anti-angiogéniques (inhibiteurs directs du VEGF et de la voie tyrosine
kinase médiée par le récepteur au VEGF) semblent moins prothrombogènes que la thalidomide
(même si des événements thrombotiques veineux, artériels et microvasculaires ont été
rapportés). Le bévazucimab intra-oculaire ne semble pas augmenter le risque d'événements
occlusifs et/ou thrombotique des vaisseaux rétiniens.;