Description : CONTEXTE : Les souffrances ordinaires, plaintes subjectives non pathologiques, en
lien avec une souffrance au travail, des conflits familiaux, des difficultés financières…,
sont un motif fréquent de consultation en médecine générale. OBJECTIFS : Principal
: analyser comment les médecins généralistes (MG) répondent aux souffrances ordinaires
apportées par les patients en consultation. Secondaire : créer un guide directement
utilisable par le MG pour l’aider à prendre en charge ces souffrances ordinaires en
consultation. MÉTHODE : Étude qualitative, auprès de 20 MG installés en Auvergne.
Réalisation d’entretiens individuels semidirigés d’octobre 2019 à janvier 2020. Analyse
thématique à partir des verbatims. RÉSULTATS : Le MG était un interlocuteur privilégié
pour prendre en charge ces souffrances. L’écoute sans jugement, en prenant le temps
nécessaire, était la première réponse apportée par les médecins, pouvant être suffisante.
Parfois, le patient a besoin de conseils, d’être guidé et encouragé pour arriver à
dépasser sa souffrance. Les prescriptions médicamenteuses ou arrêts de travail n’étaient
pas systématiques. L’orientation vers d’autres professionnels pouvait s’avérer utile,
via un réseau que le MG a constitué au cours de ses années d’exercice. Les difficultés
rencontrées étaient : le manque de temps, le sentiment d’incompétence, leur propre
fatigue et leurs problèmes personnels qui affectaient la prise en charge de leurs
patients. Ils pouvaient aussi se sentir épuisés, hyper investis, à risque de burnout.
Pour éviter cela, il semblait essentiel de prendre du recul, de discuter des cas avec
ses collègues, mais aussi de prendre du temps pour soi, d’autant plus qu’ils avaient
tous l’impression d’une augmentation de souffrances ordinaires rapportées en consultation.
CONCLUSION : Repérer, répondre par un soutien psychologique et suivre sont les étapes
principales pour accompagner un patient en souffrance psychosociale ordinaire. Un
guide de prise en charge de ce type de patient a été élaboré.;