Description : Les informations préoccupantes (IP) concernant les mineurs en danger et transmises
à la cellule de recueil départementale émanent peu souvent des médecins généralistes
(0.5%). Pourtant ceux-ci suivent de façon régulière la majorité des enfants en consultation.
Nous souhaitons par cette étude évaluer et analyser le vécu des médecins généralistes
ayant transmis une IP entre 2018 et 2019 en Seine-Maritime, ainsi que les conséquences
que cette démarche a pu engendrer sur leur pratique. Matériels et méthodes – Une étude
qualitative avec entretiens individuels semi-dirigés a été réalisée auprès de médecins
généralistes ayant transmis une IP à la CRIP de Seine Maritime entre janvier 2018
et mai 2019. Les entretiens ont été menés jusqu’à saturation des données et analysés
avec une méthode inspirée de la théorisation ancrée. Résultats – Douze entretiens
ont été réalisés. Malgré des éléments facilitant la démarche tels que la connaissance
du contexte familial, les échanges avec la PMI ou encore la disponibilité de la CRIP,
l’IP reste un acte difficile pour le médecin généraliste. Les difficultés sont principalement
liées à la variété de situations rencontrées, à la peur des répercussions négatives
pour la famille, et au manque de pratique. Plusieurs médecins gardent des souvenirs
pénibles de leur IP, surtout s’il s’agissait de la première. Le manque de retour d’information
sur la situation est fréquemment retrouvé, laissant parfois les médecins dans l’embarras
et avec un sentiment de désinvestissement. Discussion – Compte tenu du lien étroit
entre le médecin de famille et ses patients, l’IP reste un acte émotionnellement difficile
pour le médecin généraliste. Une meilleure connaissance de la protection de l’enfance
ainsi qu’une amélioration de la communication interprofessionnelle pourraient aider
les médecins à transmettre. Il serait également intéressant de mettre en place des
démarches de retour sur ces évènements afin d’en diminuer les conséquences psychologiques.;