Description : L'usage non maîtrisé des antibiotiques au cours des dernières années en médecine humaine
et animale a conduit à une augmentation importante des résistances bactériennes à
ces médicaments, rendant les infections plus difficiles à traiter. L'antibiorésistance
est devenue aujourd'hui un enjeu de santé publique majeur, c'est pourquoi de nombreux
plans d'action ont été mis en place, à l'échelle nationale et mondiale. Cette thèse
a pour objectif d'analyser et de mesurer l'impact épidémiologique et de santé publique
de la résistance bactérienne aux antibiotiques en s'appuyant sur les bases de données
médico-administratives gérées par l'assurance maladie (SNDS). En premier lieu, une
évaluation du poids de l'antibiorésistance à l’hôpital en France a été effectuée.
Il a été estimé qu’en 2016, 140 000 infections à l’hôpital étaient dues à une bactérie
résistante aux antibiotiques, soit 2,52 hospitalisations pour 1 000 jours-patients.
Par la suite, les facteurs de risque de présenter une infection à bactérie résistante
ont été recherchés, dans le cadre des infections urinaires hospitalisées. Une analyse
cas-témoins appariée a été effectuée. Les trois mois précédant l’hospitalisation sont
ressortis comme déterminants sur l’acquisition d’une infection résistante, avec comme
exposition à risque : la consommation d’antibiotiques à large spectre, les actes invasifs
sur les voies urinaires (notamment la biopsie de la prostate), et les séjours prolongés
en unité de soins intensifs. Enfin, les retentissements de la résistance à court et
long termes ont été étudiés, à travers les parcours de soins des patients ayant eu
une infection ostéo-articulaire sur prothèse. Une analyse de séquence a été effectuée,
sur un échantillon exposé-non exposé apparié, et a conduit à 6 parcours types. Une
analyse multinomiale a permis de comparer l’impact de la résistance sur ces parcours
de soins.;