Description : Introduction : en France, on estime que 219 000 femmes par an sont victimes de violences
physiques et/ou sexuelles commises par leur actuel ou ancien partenaire intime (VPI).
Le milieu médical est en première ligne pour repérer et aider les victimes de VPI.
Il existe en revanche peu de données sur le rôle des médecins généralistes quant aux
auteurs de ces violences. Notre objectif était d’explorer la perception des médecins
généralistes sur leur rôle dans le repérage des auteurs de VPI. Méthode : étude qualitative
par focus group et entretiens semi-directifs de février à juin 2020 auprès de médecins
généralistes dans des départements ciblés. Recrutement par contact téléphonique de
manière aléatoire dans l’Annuaire santé. Les données recueillies par enregistrement
audio ont été retranscrites mot à mot puis analysées en triangulation suivant la théorisation
ancrée jusqu’à suffisance des données. Résultats : la potentielle souffrance ressentie
des auteurs de VPI constituait une première opportunité d’implication du médecin,
variable selon sa perception de son exercice : uniquement légitime en cas de demande
de soins de l’auteur de VPI ou bien repérage plus large, au nom de la santé publique.
Si un repérage est à mettre en place, les enquêtés le percevait comme nécessairement
prudent car à risque de transgresser l’équilibre de la relation de soins. Le statut
du médecin traitant (MT) est ambivalent : facilitant le repérage par la confiance
préalablement établie mais rendant d’autant plus complexe une éventuelle prise en
charge si la victime a le même MT que l’auteur. Il existait un sentiment de besoin
d’efficacité du repérage devant déboucher sur des solutions concrètes. Conclusion
: ce travail met en évidence la volonté d’implication des médecins généralistes interrogés
dans un repérage des auteurs de VPI dont les modalités restent à définir pour qu’il
soit efficace.;