Description : Les hépatites virales chroniques C, B et Delta sont des maladies le plus souvent silencieuses,
asymptomatiques, responsables d’une morbidité et d’une mortalité importante dans le
monde, pour lesquelles l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fixé l’objectif
d’élimination à l’horizon 2030 (90% de patients diagnostiqués et 80% de patients traités).
Plus de 290 millions de personnes dans le monde vivent avec le virus de l’hépatite
B (VHB) et 90% d’entre elles ignorent leur statut. On estime qu’environ 20% des personnes
vivant avec le VHB sont éligibles à un traitement dans le monde. En 2016, seulement
4,5 millions de porteurs du VHB étaient traités et virosupprimés (i.e. avec charge
virale sérique indétectable par PCR) pour trois quarts d’entre eux. Il existe une
vaccination contre le VHB efficace et sûre, et si celle-ci était universellement pratiquée
à la naissance, il faudrait près de 90 ans pour arriver à l’élimination du VHB. Pendant
cette période, 80 millions de personnes décéderont de carcinome hépatocellulaire (CHC)
1. Le traitement des hépatites chroniques B repose actuellement sur l’utilisation
des antiviraux directs (les analogues nucléos(t)idiques) qui permettent d’obtenir
une virosuppression, mais nécessitent un traitement prolongé sur plusieurs dizaines
d’années pour obtenir une guérison fonctionnelle définie par une perte durable de
l’Ag HBs sans traitement 2. Le développement de nouvelles molécules antivirales avec
des mécanismes d’action différents (modulateurs oraux allostériques de la capside
(CAMs), ARN interférents, polymères d’acide nucléique), associé au développement de
nouveaux immunomodulateurs (agonistes TLR 7 ou 8, vaccins thérapeutiques, inhibiteurs
de PD1 ou de Treg (1)) constitue un nouvel espoir d’aboutir, par la combinaison de
ces différentes molécules, à une guérison fonctionnelle avec un traitement de durée
plus courte.;