Description : Les établissements pénitentiaires sont des milieux fermés favorisant la propagation
rapide des virus tel que le SARS-CoV-2. L’objectif de cette étude était de vérifier
si les mesures nationales relatives à la gestion de la pandémie COVID-19 en milieu
carcéral avaient pu être appliquées à la maison d’arrêt de Grenoble-Varces, et d’en
évaluer l’impact sur la prise en charge sanitaire des détenus et sur l’activité de
l’USN1 à la maison d’arrêt de Grenoble-Varces. Cette étude rétrospective observationnelle
transversale répétée comparative concernait la période du 17 Mars au 10 Mai des années
2019 et 2020. Nous avons présenté les mesures nationales et locales concernant la
politique judiciaire et la gestion de la pandémie COVID-19, annoncées du 14 Mars 2020,
début du stade 3 de la pandémie, jusqu’au 11 Mai 2020, début du déconfinement. Nous
avons présenté des données épidémiologiques de la COVID-19 en milieu carcéral et statistiques
pénitentiaires au niveau national et local, et enfin comparé les proportions des consultations
et extractions médicales réalisées à l’USN1 entre le 17 mars et le 10 Mai des années
2019 et 2020. Les mesures nationales visant à empêcher l’introduction et la propagation
du virus dans les établissements pénitentiaires ont été appliquées à la maison d’arrêt
de Grenoble-Varces. La proportion des extractions réalisées (OR 0.39 (0.2 – 0.75)
- hormis celles pour les urgences - des consultations d’entrée réalisées (OR 0.75
(0.45 – 1.25), des consultations paramédicales réalisées (OR 0.20, p 0.0001) et
spécialisées réalisées (OR O.50, p 0.0001) de l’USN1 a diminué. La proportion des
consultations de médecine générale réalisées a augmenté (OR 1.43 (1.12 – 1.83). Aucun
cas positif n’a été déclaré. Le nombre de détenus a diminué considérablement au niveau
national (densité carcérale : -21% en 2 mois) et local (densité carcérale : -8,6%
en 3 mois). Il existe de nombreux exemples d’épidémie en milieu carcéral. Ces expériences
ont permis la préparation à la survenue de celle que nous vivons actuellement. Il
n’est jamais évident de gérer la propagation d’un virus inconnu comme le SARS-CoV-2
d’autant plus dans un milieu fermé comme la prison. Il n’existe pas encore de vaccin
contre ce virus. Des mesures strictes ont donc dû être adoptées; aucun cas de détenu
positif n'a été constaté à la maison d’arrêt de Grenoble-Varces pendant la période
de l'étude. Le nombre de détenus a diminué grâce aux mesures de libérations anticipées
et à la diminution des incarcérations. Pourtant, la mise en place de mesures locales
a nécessité une adaptation aux particularités de la maison d’arrêt de Varces.;