Description : Le cancer du sein est l’affection maligne la plus fréquente chez la femme. Depuis
la mise sur pied de programmes de dépistage du cancer du sein au Canada, le taux de
mortalité par ce cancer a diminué dès le début des années 2000. Cependant, les immigrantes
récentes (depuis moins 10 ans) sont toujours réticentes à la mammographie de dépistage,
et ce, comparativement aux femmes nées au Canada et les immigrantes de longue durée
(plus de 10 ans). L’objectif de cette thèse est de présenter un état des connaissances
et des défis reliés au dépistage du cancer du sein chez les immigrantes. Je présenterai
d’abord une revue narrative qui trace un portrait général sur les obstacles et les
avantages au recours au dépistage du cancer du sein chez les femmes immigrantes. En
me basant sur le cadre conceptuel de Lévesque et collaborateurs, j’ai organisé les
données en cinq grandes catégories : 1. « La perception des besoins au recours du
dépistage du cancer du sein », 2. « la recherche (seeking) du dépistage du cancer
du sein », 3. « l’accès (reaching) au dépistage du cancer du sein », 4. « le recours
(utilisation) au dépistage du cancer du sein » et 5. « les suivis réguliers (consequences)
du dépistages du cancer du sein ». Je procéderai ensuite à une étude analytique transversale
des microdonnées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC,
2013-2014). Cette approche méthodologique permet de mettre à jour les données des
recours ou non à la mammographie des femmes de 50 à 69 ans. Plusieurs facteurs sont
significativement liés à la non-utilisation de cet examen tel que : l’âge, l’état
matrimonial (divorcée, veuve, ou célibataire), le faible revenu, le niveau d’éducation
moins élevé, le statut d’immigration, le non-accès à un médecin de famille, l’indice
de masse corporelle (obésité de classe 3), le tabagisme, etc. Finalement, une troisième
étude qualitative a été menée pour décrire les raisons de non-utilisation de la mammographie
de dépistage des femmes immigrantes récentes, d’origine maghrébine à Montréal. Comme
dans la revue narrative, en se basant encore sur le cadre conceptuel de Lévesque et
collaborateurs, les participantes ont révélé des barrières et des facilitateurs communs
à l’accès au dépistage : 1. « La perception des besoins au recours du dépistage du
cancer du sein », 2. « la recherche (seeking) du dépistage du cancer du sein », 3.
« l’accès (reaching) au dépistage du cancer du sein », 4. « le recours (utilisation)
au dépistage du cancer du sein » et 5. « les suivis réguliers (consequences) de dépistages
du cancer du sein ». Les résultats de cette thèse ont montré plusieurs barrières (socioéconomiques,
socioculturelles et autres) à l’accès au dépistage du cancer du sein et/ou à la mammographie
chez les femmes immigrantes. Il serait important de mettre en œuvre des outils interventionnels
adaptés selon les barrières communes et les divers besoins des femmes immigrantes
afin de promouvoir une culture préventive et d’éclairer leur décision quant à l’utilisation
ou non de la mammographie de dépistage.;