Description : La légalisation du cannabis étant récente au Canada, les intervenants en autisme sont
préoccupés par la consommation des adultes autistes qui sont plus à risque de développer
une dépendance. L’automédication de l’anxiété et les difficultés d’inclusion sociale
pourraient encourager la consommation de cannabis. Cette étude vise à décrire les
habitudes de consommation de substances psychoactives (SPA ; tabac, alcool, cannabis,
autres drogues) et leurs conséquences chez les personnes ayant un diagnostic de trouble
de spectre de l’autisme (TSA) âgées de 16 à 30 ans. Une enquête en ligne par questionnaire
a été complétée par 65 adolescents et adultes (âge moyen 21,4 ans) ayant un TSA
(32 hommes et 33 femmes). La consommation de SPA a été mesurée à l’aide du DEP-ADO
version 3.3 (Germain et al., 2016) adaptée. Fait marquant, 36,9 % des personnes autistes
(12 hommes et 12 femmes) rapportent n’avoir rien consommé (alcool, tabac et drogues)
au cours des 12 derniers mois. Les personnes autistes qui consomment rapportent une
consommation accrue de cannabis (quotidienne) et d’autres drogues. Pourtant, la gravité
de leur consommation est comparable à leurs pairs non autistes selon les données disponibles
dans la littérature. Par ailleurs, la prévalence de consommation problématique est
très faible dans la population autiste (7,7 %). Les principales conséquences rapportées
concernent la perte d’argent, les difficultés de santé et les conduites à risque.
Les filles ayant un TSA mentionnent vivre davantage de conséquences quant aux conduites
à risque liées à leur consommation de SPA. Des recommandations cliniques pour l’accompagnement
des personnes autistes et de leurs proches ainsi que des pistes de recherches futures
sont proposées.;