Description : Les consultations avec des patients ne parlant pas ou peu le français sont devenues
courantes. L'interne de médecine est confronté dans ces consultations à l'obstacle
de la barrière de langue en plus des difficultés habituelles. Notre étude phénoménologique
a étudié l'expérience de soins d'internes et jeunes médecins lors de consultations
avec un patient allophone. Les critères d'inclusions étaient : être inscrit en Diplôme
d'Etudes Spécialisées de Médecine Générale ou de Médecine d'Urgence ou avoir récemment
validé ce diplôme, et avoir validé un semestre dans un service d'urgences ou en stage
praticien. Cinq entretiens collectifs ont été conduits de décembre 2019 à février
2020 avec obtention d'une saturation des occurrences. L'analyse des données s'est
faite en codification ouverte. L'application Google Traduction était utilisée par
tous, malgré des erreurs de traduction et l'absence de contrôle. Certains utilisaient
une langue commune avec le patient, l'anglais majoritairement. Tous accordaient beaucoup
d'importance à la communication non-verbale. L'interprétariat professionnel était
peu connu, avec un manque d'information sur les coûts et l'organisation. Tous les
participants utilisaient régulièrement un interprète non professionnel malgré les
limites : perte d'information, dépendance, rupture du secret professionnel. Les sujets
déploraient l'impossibilité de transmettre une information précise pour obtenir un
consentement éclairé. Ils décrivaient une relation médecin – patient paternaliste
et un lien difficile à établir. Les participants rapportaient un sentiment d'échec
et de frustration. Beaucoup se sentaient isolés et mal préparés. Ils étaient demandeurs
d'une meilleure préparation à ces consultations et aux difficultés liées;