Description : Nombreux sont les médecins qui soignent leur famille, mais devant la perte d’objectivité,
les responsabilités, le manque fréquent de professionnalisme et les domaines difficilement
abordables dans une même famille, la tendance est d’inciter ses proches à consulter
un médecin tiers. Cette étude a pour but de recueillir le ressenti des Médecins Généralistes
hauts-normands sur le fait de soigner la famille de confrères pour ainsi identifier
l’influence de ces situations sur la prise en charge et leurs difficultés. br Méthode
: br Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 15 Médecins Généralistes
fut réalisée entre Juin et Septembre 2019. Les verbatims recueillis furent analysés
par deux chercheurs et ont permis une triangulation des données. br Résultats :
br Les consultations de familles de confrères ne différaient pas des autres même si
elles semblaient souvent plus longues et chronophages. Les impressions pouvaient être
un sentiment de faire plus attention, une pression supplémentaire, une peur d’être
analysé par le confrère, ou encore le fait d’être en deuxième avis, vécues comme plus
difficiles par les soignants. Les attentes de cette patientèle semblaient pour les
médecins soignants plus importantes en termes de disponibilité, d’informations ou
de prescriptions, entrainant un discours plus élaboré. Le nombre d’années d’expérience
professionnelle permettait de diminuer ces difficultés ressenties et la relation médecin-malade
ne souffrait pas de ces situations. Nos médecins interrogés intervenant dans les soins
de leur famille ne pensaient pas influencer le confrère-tiers. Les conseils souvent
évoqués étaient centrés sur le dialogue, la définition précoce des rôles de chacun,
et de rester soi-même en considérant la situation comme habituelle. br Conclusion
: br Soigner la famille de confrères fait partie des difficultés d’exercice de la
Médecine Générale. Ces situations doivent être évoquées le plus tôt possible chez
les jeunes médecins et étudiants afin de s’y préparer.;