Description : Le vieillissement cognitif est un processus lent et progressif influencé par de nombreux
facteurs individuels mais aussi contextuels, dont les conditions de travail et les
caractéristiques de l’environnement résidentiel. Cependant, l’impact de ces expositions
environnementales sur la cognition reste largement sous-étudié. L'objectif principal
de cette thèse est d’étudier le rôle des déterminants sociaux et professionnels dans
la cognition en population générale, en France. La mise en place en 2012 de la cohorte
Constances permet d'étudier cette problématique de façon transversale sur une population
âgée de 45 à 70 ans ( 70 000 participants), la cohorte 3C (9 294 participants) quant
à elle, nous permet d’analyser sous l’angle social une population âgée de plus de
65 ans suivie depuis les années 2000. Nous avons montré dans ces deux populations
différentes, un effet des caractéristiques socioéconomiques du lieu de résidence sur
le niveau de performances cognitives et le risque de démence, indépendamment du niveau
socioéconomique individuel et de nombreuses autres caractéristiques individuelles.
Dans Constances, nous avons observé que les performances cognitives sont précocement
associées à une exposition professionnelle aux produits chimiques (solvants et formaldéhyde),
indépendamment des caractéristiques individuelles et des facteurs de pénibilité au
travail. Ces résultats suggèrent que les environnements dans lesquels nous vivons,
l'environnement socio-économique et/ou l'environnement de travail, ont un impact sur
le niveau de performances cognitives et la survenue de démence, et peuvent être source
d’inégalités sociales de santé dans le domaine du vieillissement cognitif.;