Description : La première utilisation clinique des sulfamides remonte à 1935 et ces produits ont
ouvert l'ère des traitements antibactériens à visée systémique. Plusieurs milliers
de molécules seront synthétisées et une trentaine fera l'objet d'un développement
clinique. La découverte de leur mécanisme d'action marquera le départ d'un large programme
de recherche sur les antimétabolites qui débouchera sur le triméthoprime (TMP), antifolate
agissant en synergie avec les sulfamides. L'association sulfaméthoxazole – triméthoprime
sera commercialisée en 1968 sous la dénomination commune internationale de cotrimoxazole.
Le spectre d’action extrêmement large des sulfamides a fait leur succès initial mais
aujourd'hui, les résistances acquises aussi bien de nature chromosomique que plasmidique
touchent avec une grande fréquence l'ensemble du spectre des sulfamides (ex : 25 à
40 % des entobactéries de ville et 20 à 40 % des S. aureus), comme celui du TMP. Les
seules indications, non discutées, du cotrimoxazole sont la pneumocystose pulmonaire,
les infections osseuses à staphylocoque sensible et les listérioses neuro-méningées
sous certaines conditions. Le mode d'action des sulfamides est de type temps-dépendant,
avec possibilité d’un effet post antibiotique de l'ordre de 2 heures in vitro, celui
du TMP étant sensiblement supérieur. Il existe un fort effet inoculum avec les sulfamides,
comme avec le TMP. La pharmacocinétique de ces composés est marquée par une forte
variabilité interindividuelle en fonction de l’âge et du degré d’insuffisance rénale.
Bien toléré pour les faibles doses, le cotrimoxazole pose de réels problèmes lors
d'utilisation de doses élevées, notamment les troubles hématologiques, en principe
corrigés par l’apport d’acide folinique (avec un résultat inconstant chez le sidéen).
La surveillance du traitement fait discuter l’intérêt d’un suivi thérapeutique plasmatique.
En plus de la surveillance biologique hématologique, une surveillance clinique attentive
s’impose visant à éviter les accidents allergiques graves par l’arrêt immédiat du
traitement devant toute manifestation cutanée.;