Description : Les maladies infectieuses sont responsables dans le monde de millions de morts chaque
année. Les infections des voies respiratoires, le VIH, les maladies diarrhéiques,
la tuberculose, le paludisme et la rougeole représentaient au début du 21ième siècle
plus de 90% des décès par infection selon l’OMS. Les progrès considérables dus à l’introduction
de l’hygiène pasteurienne au siècle dernier et l’usage des antibiotiques et de la
vaccination ont fait reculer la mortalité dans les pays industrialisés, mais de nouveaux
facteurs d’émergence inquiètent aujourd’hui les autorités sanitaires. Dans un monde
globalisé, les transports terrestres, maritimes et aériens, les guerres et les migrations
qu’elles provoquent, la pauvreté, la densification des contacts entre l’homme et les
animaux d’élevage, les modifications des habitats naturels par la déforestation ou
les changements climatiques rapides, forment une combinaison complexe de facteurs
environnementaux et socio-économiques qui exposent les êtres humains à de nouveaux
risques infectieux. L’augmentation des traitements anticancéreux et des greffes d’organes
s’accompagnent d’immunodéficiences induites favorisant les infections par des pathogènes
variés habituellement sans conséquence chez les individus immunocompétents. Dans le
même temps, l’antibiorésistance est devenue un sujet d’inquiétude majeur. En France,
la défiance à l’égard de la vaccination se traduit actuellement par la réémergence
de foyers de rougeole. Dans le monde, les épidémies récentes dues aux virus Chikungunya,
Ebola, Zika, West Nile, ou encore celui du MERS ont illustré le caractère à la fois
difficilement prévisible des émergences et le rôle central de certaines espèces vecteurs
dans la propagation des maladies.;