Description : La prééclampsie (PE) est une des causes principales de morbidité et mortalité maternelle
et périnatale. Les complications maternelles touchent de très nombreux systèmes d’organes
et peuvent, en association avec des lésions cardiovasculaires, cérébrales, hématologiques
ou pulmonaires, aboutir à une insuffisance hépatique et rénale. À ce tableau s’ajoutent
les séquelles à long terme des affections cardiovasculaires. Les femmes avec des antécédents
de PE présentent un risque 4x plus élevé de développer plus tard une hypertension
artérielle et 2x plus élevé de maladie cardiaque ischémique, d’accident vasculaire
cérébral ou de thromboembolie. Ce risque semble particulièrement accru lorsque la
prééclampsie se produit avant la 34e semaine. L’éclampsie et la prééclampsie précoce
(avant 34 SA) sont aussi considérées responsables d’environ 25% de tous les cas de
mortalité néonatale et d’env. 15% de tous les retards de croissance. Les maladies
infantiles, en particulier consécutives à la carence, sont les séquelles connues de
la prématurité et du retard de croissance intra-utérin. Au niveau mondial l’incidence
de la prééclampsie varie de 2-8% environ. En Suisse elle est de 2%, soit env. 1800-1900
cas par an. L’incidence de la prééclampsie précoce ( 34 SA), de 0.5 à 0.8%, est nettement
inférieure. Au vu des risques de maladie relativement élevés et sévères pour la mère
et le foetus, des efforts en vue d’estimer le pronostic et de prévenir la PE sont
souhaitables. Ces dernières années la question du diagnostic précoce de la prééclampsie
a pris de plus en plus d’importance. L’objectif n’est pas seulement d’instaurer des
stratégies de dépistage mais aussi de prévention, qui, avec l’option d’une prophylaxie
précoce par l’aspirine dans certains groupes à risque, ouvre la voie à de nouvelles
options thérapeutiques pour la prééclampsie précoce.;