Description : Objectif : L’hypnose médicale est un outil issu des médecines alternatives en plein
développement en population générale. Son utilisation chez la personne âgée se répand
dans les structures d’accueils et services hospitaliers : sur quelles preuves scientifiques
s’appuie cette pratique ? Quelles en sont les indications et les spécificités en population
gériatrique ? Méthodologie : Ce travail de thèse consiste en une revue systématique
de la littérature élaborée selon les critères de qualité PRISMA. Une recherche a été
réalisée de janvier 1996 à mai 2019 sur les bases de données SUDOC, PUBMED, Cochrane,
EM-PREMIUM, Science direct ainsi qu’au niveau des recommandations françaises, anglaises,
américaines et Quebequoises. Les données de la littérature grise ont été interrogées
(sociétés de gériatrie, sociétés reconnues d’hypnose médicale, revue prescrire et
exercer). Les critères d’inclusions des articles se concentrent sur l’âge (plus de
65 ans) et la langue (anglais et français). Résultats : 447 articles ont été analysées
et 123 ont été retenus après lecture et classés en 16 catégories pour la réalisation
d’une synthèse narrative. Seulement 31% s’intéressent spécifiquement à la population
gériatrique et 13 % aux patients présentant des troubles cognitifs. Les pratiques
étudiées sont principalement centrées sur des consultations psychologiques et de l’hypnoanaglésie
en salle d’intervention. L’utilisation de l’hypnose par le corps soignant paramédicale,
par les médecins généralistes et les gériatres est très peu abordée. Il est retrouvé
un niveau de preuve satisfaisant concernant la prise en charge de l’inconfort lié
aux soins, les symptômes anxieux et dépressifs. Les domaines de l’oncologie, des soins
palliatifs, des douleurs chroniques, de la gastro-entérologie et gynécologie demandent
des preuves supplémentaires pour une pratique courante validée. Des études interventionnelles
robustes ainsi que des études qualitatives adaptées sont nécessaires afin de préciser
les indications et adaptations techniques. Concernant les syndromes gériatriques et
les troubles neurocognitifs plusieurs retours d’expériences témoignent d’une efficacité
thérapeutique. Des études spécifiques sont à envisager afin d’évaluer de façon rigoureuse
ces indications potentielles et de poursuivre le développement de ce « nouvel » outil
relationnel en gériatrie;