Description : Introduction Pourquoi certains cuisinent de moins en moins, peu ou pas du tout? Le
temps à disposition pour cuisiner et la transmission intergénérationnelle des compétences
culinaires sont en train de diminuer, cela impacte négativement la pratique culinaire.
De plus, la restauration rapide augmente. Les plats préparés sont généralement de
moins bonne qualité nutritionnelle que ceux préparés à domicile, cependant ils semblent
permettre d’économiser du temps et des efforts. En parallèle, les maladies non-transmissibles
en lien avec l’alimentation sont en augmentation. But Le but de cette revue quasi-systématique
de la littérature est d’identifier les facteurs qui influencent, de manière positive
ou négative, l’acte de cuisiner. La population ciblée se compose d’européens âgés
entre 18 et 65 ans. Les résultats fourniront des pistes d’intervention destinées à
encourager la pratique culinaire chez la population suisse et améliorer son état nutritionnel.
Les diététicien-ne-s jouent un rôle crucial dans la construction et la mise en place
de ce type d’intervention. Méthode La recherche d’articles a été menée sur les bases
de données PubMed, Embase et Cinhal. L'algorithme de recherche a été construit sur
la base de la question de recherche et a permis de sélectionner douze études quantitatives
et trois qualitatives. Une analyse qualité de chaque étude a été effectuée par deux
des auteurs de ce travail de manière indépendante. Cinq indicateurs de l’acte de cuisiner
ont été définis afin d’extraire les données : le temps passé à cuisiner, la fréquence
de la pratique culinaire, les compétences culinaires, la préparation alimentaire à
partir d’aliments basiques ou bruts et l’apport énergétique provenant d’aliments cuisinés
à la maison. Les facteurs influençant l’acte de cuisiner extraits des études ont été
présentés dans un modèle socio-environnemental, sous forme de tableau avec les catégories
suivantes : facteurs individuels, contexte socio-familial, conditions de vie et de
travail, conditions socio-économiques et environnementales. Résultats Les études analysées
démontrent que les facteurs influençant l’acte de cuisiner sont nombreux et associés
entre eux de manière complexe. Les barrières limitant majoritairement la pratique
culinaire seraient : le jeune âge, la perception d’un effort ou d’une difficulté à
cuisiner, le manque de compétences culinaires ou de confiance en ces dernières, peu
de temps à disposition, des ressources financières limitées et un accès élevé aux
restaurants. Les principaux facilitateurs identifiés sont les suivants : le genre
féminin, la conscience du lien alimentation-santé, le plaisir lié à l’acte de cuisiner,
une bonne organisation personnelle, le fait d’apprendre les compétences culinaires
à un jeune âge et un niveau socio-économique élevé. Conclusion La préparation des
repas est un compromis entre les contraintes du quotidien et les ressources de chaque
personne. Les hommes, les jeunes et ceux de niveau socio-économique bas sont plus
susceptibles de ne pas cuisiner. Des interventions ciblées et “personnalisées”, en
adéquation avec les barrières/facilitateurs individuels de l’acte de cuisiner, seraient
pertinentes. Le fait d'encourager à cuisiner avec des aliments bruts/basiques permettrait
de faire des choix alimentaires sains et d’avoir des bénéfices au niveau de la santé;