Description : La poursuite du rythme d’augmentation de l’espérance de vie des générations issue
du baby-boom dans les pays développés serait souvent accompagnée de limitations fonctionnelles,
d’incapacité, de plus en plus observées dans la population gériatrique. L'objectif
général de cette thèse était de contribuer à la connaissance de l’évolution de l’autonomie
fonctionnelle des personnes âgées dans une population hétérogène. Il s’agissait dans
un premier temps d'identifier des groupes homogènes dans une population hétérogène
de personnes âgées suivant la même trajectoire d'autonomie fonctionnelle sur une période
de deux ans, ainsi que des facteurs prédictifs potentiels. Dans un second temps, d’analyser
les conséquences cliniques des trajectoires et la survie des patients sur la même
période d’observation. Le SMAF (Système de Mesure de l’Autonomie Fonctionnelle) et
les échelles ADL (Activities of Daily Living) ont été employés comme indicateurs d’évaluation
de l’autonomie. Dans ce contexte, des données de 221 patients issues de la cohorte
UPSAV (Unité de Prévention, de Suivi et d’Analyse du Vieillissement) ont été exploitées.
Nous avons employé trois méthodes d’analyse de trajectoires dont le GBTM (Group-Based
Trajectory Modeling), k-means et classification ascendante hiérarchique. Les résultats
ont révélé trois trajectoires distinctes d’autonomie fonctionnelle : stable, stable
pendant un temps puis détériorée, continuellement altérée. Les facteurs prédictifs
des trajectoires obtenus à l’aide de la régression logistique sont des critères socio-démographiques,
médicaux et biologiques. Les personnes âgées affectées à la trajectoire de perte d’autonomie
(trajectoire continuellement altérée) ont montré de fortes proportions de chutes dommageables.
A partir d’un modèle de Cox, les troubles neurocognitifs, l’insuffisance cardiaque,
la perte de poids involontaire et l’alcool ont été révélés comme facteurs prédictifs
de la survenue du décès. On conclut de ces travaux que l’analyse longitudinale sur
deux ans de suivi a permis de trouver des sous-groupes homogènes de personnes âgées
en termes d’évolution de l’indépendance fonctionnelle. Quel que soit le niveau d’autonomie,
la prévention de l’UPSAV devient utile même si le niveau d’utilité n’est pas le même.
La prévention et le dépistage de la perte d’autonomie de la personne âgée suivie sur
son lieu de vie doivent être anticipés afin de retarder la dégradation et maintenir
l’autonomie à domicile. Des analyses ultérieures devraient s’intéresser à l’exploration
de plus larges cohortes de personnes âgées pour confirmer et généraliser notre travail.;