Description : Contexte : Dans la littérature, la violence est catégorisée selon le contexte (mineurs,
personnes âgées ...) ou selon le type de maltraitance (physiques, psychologiques ...).
Elle n'est examinée chaque fois que sous un seul angle. Le médecin généraliste, centre
de la prise en charge multidisciplinaire des violences, est confronté à toutes ces
situations. Objectif : Le but de l'étude était d'explorer les récits des médecins
généralistes concernant leurs patients consultant pour violences. Méthode : Enquête
qualitative par entretiens semi-dirigés. Enregistrement des entretiens, retranscription
intégrale et analyse thématique des entretiens. Résultats : Les médecins catégorisaient
la violence selon les répercussions des souffrances ressenties dans les différentes
sphères de la vie des patients. La violence résonnait dans un système de réaction
en chaîne. Le médecin était décrit comme le réceptacle principal des violences rapportées.
Les praticiens se sentaient seuls et impuissants face aux relais médicaux et institutionnels
et à la réaction souvent ambivalente des patients. Les praticiens basculaient d'une
position de doute sur les dires du patients à une relation de confiance mutuelle où
le médecin projetait ses propres convictions. Conclusion : Souvent, les situations
de violence rapportée n'entrent pas dans les catégories connues de la violence. Un
levier d'amélioration facilement mobilisable serait l'identification des capacités
au changement des patients concernés. D'ailleurs la littérature inscrit le cercle
de Prochaska et Di Clemente dans le parcours de femmes victimes de violences conjugales.
Connaissant l'ambivalence des patients, cette technique relationnelle est-elle généralisable
aux situations rapportées par les médecins généralistes afin d'améliorer la pertinence
de la prise en charge des patients ?;