Description : INTRODUCTION : Les décès de nourrissons par traumatisme crânien non accidentel s’inscrivent
dans une procédure médico-judicaire pouvant compliquer les démarches de prélèvement
multi-organes (PMO). L’objectif de cette étude est de décrire la pratique du PMO chez
le bébé secoué en état de mort encéphalique en France et de déterminer si celui-ci
peut compromettre les constatations et les conclusions autopsiques. METHODES : Une
enquête nationale a été menée auprès des 33 coordinations de PMO pédiatriques et des
28 instituts médico-légaux (IML). Une étude descriptive rétrospective a ensuite comparé
les résultats d’autopsies de bébés secoués ayant ou non bénéficié d’un PMO. RESULTATS
: La prise en charge des bébés secoués éligibles au PMO est très hétérogène selon
les centres. Les coordinations considèrent que la judiciarisation des dossiers représente
le principal obstacle au PMO. Seuls 23% des IML approuvent systématiquement le PMO
chez le bébé secoué, près de 60% estimant qu’il pourrait empêcher la mise en évidence
de lésions thoraco-abdominales, compromettre l’interprétation de certaines lésions
ou encore la détermination des causes de la mort. Dans notre étude moins de 5% des
nourrissons non prélevés présentaient des lésions thoraco-abdominales à l’autopsie,
le taux de lésions non interprétables au temps autopsique était identique avec ou
sans PMO et la cause de la mort a pu être déterminée chez 100% des nourrissons prélevés.
CONCLUSION : Une uniformisation des pratiques du PMO et une collaboration étroite
entre les différents intervenants sont indispensable. Notre étude démontre que le
PMO chez le bébé secoué ne compromet pas les constatations ni les conclusions autopsiques;