Description : Le 5-fluorouracile (5-FU), développé il y a plus de 60 ans, demeure la molécule de
chimiothérapie de référence dans le traitement des tumeurs solides telles que les
cancers du sein, les cancers gastro-intestinaux ou les cancers de la sphère ORL, et
ce, en situation néo-adjuvante, adjuvante ou métastatique. Il est à l’origine de nombreux
effets indésirables potentiellement sévères et dont la fréquence de survenue chez
les patients traités peut atteindre 15 à 40 % des patients. Ces effets indésirables
peuvent être létaux dans environ 1 % des cas. De nombreuses études montrent un lien
étroit entre exposition en 5-FU et toxicité ou efficacité. Or, il existe une très
forte variabilité interindividuelle de la pharmacocinétique du 5-FU. Cette variabilité
s’explique en partie seulement par les polymorphismes génétiques affectant le gène
DPYD codant pour la DPD, l’enzyme qui catabolise 80 % des doses de 5-FU administrées
et qui peut occasionner des surtoxicités sévères. Ainsi, des patients peuvent, malgré
l’adaptation à leur statut DPD, présenter un sous- ou surdosage responsable d’une
inefficacité ou d’une toxicité majorée du traitement. En présentant les données de
la littérature sur le lien entre concentration en 5-FU et efficacité ou toxicité,
le « Groupe de suivi thérapeutique pharmacologique et personnalisation des traitements
» (STP-PT) de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) et
le « Groupe de pharmacologie clinique oncologique » (GPCO)-Unicancer recommandent
la mise en place d’un suivi thérapeutique pharmacologique (STP) pour s’assurer d’une
exposition optimale en 5-FU.;