Description : Le vécu d'événements traumatiques est associé à l'obésité adulte, et cette association
s'expliquerait par l'apparition de troubles alimentaire. D’autre part, il semblerait
que l’exposition à une expérience traumatique soit associée à des déficits dans la
régulation des émotions, eux-mêmes associés à une prévalence plus élevée de troubles
alimentaires. Aussi, les capacités de pleine conscience (i.e., prendre conscience
de ses pensées, émotions et sensations dans le présent et sans jugement) ont montré
un intérêt croissant dans la littérature afin de proposer aux patients obèses de mieux
réguler leurs émotions et ainsi leurs comportements alimentaires. Une première partie
s’intéressera au rôle de l’exposition à un événement traumatique dans la régulation
des conduites alimentaires de patients obèses. Cette partie est composée de deux études
: l’une ayant pour objectif de vérifier les associations entre l’exposition à un événement
traumatique et la perte de poids postopératoire ainsi que l’évolution des conduites
alimentaires en pré- et postopératoire ; et l’autre ayant pour but d’explorer le rôle
des stratégies de régulation des émotions et des capacités de pleine conscience dans
la relation entre les effets psychopathologiques de l’exposition à un événement traumatique
et les conduites alimentaires. Une seconde partie s’intéressera aux effets des entraînements
à la pleine conscience sur les conduites alimentaires et l’activité physique de patients
obèses. Cette partie est composée de trois études : une étude de cas clinique, une
revue systématique et méta-analyse et un essai contrôlé randomisé (étude MindOb).
Les résultats de la première partie montrent que les patients opérés d'une chirurgie
bariatrique ont plus de risques de perdre moins de poids en postopératoire et d'avoir
des troubles alimentaires en pré- et postopératoire lorsqu'ils ont été exposés à un
événement traumatique. De plus, auprès de patients non-opérés, l'impact psychologique
d'un événement traumatique, ainsi que des stratégies non-adaptatives de régulation
des émotions, sont associés à de la détresse psychologique, de l'impulsivité alimentaire
et des accès hyperphagiques. Les résultats de la seconde partie montrent que les interventions
basées sur la pleine conscience réduisent l'impulsivité alimentaire et les accès hyperphagiques
de patients obèses non-opérés. Aussi, les résultats suggèrent que les interventions
basées sur la pleine conscience augmentent le niveau d'activité physique des patients
obèses. Cette thèse apporte ainsi des éléments de réponse quant à l'intérêt de proposer
des techniques psychothérapeutiques favorisant la régulation des émotions des patients
obèses. Il semblerait qu'intervenir en préopératoire soit favorable afin d'éviter
la persistance et l'apparition de troubles alimentaires. Aussi, les interventions
psychothérapeutiques seraient plus efficaces si elles ciblaient les patients ayant
vécu des événements traumatiques et/ou souffrant d'accès hyperphagiques. D'autre part,
les interventions basées sur la pleine conscience semblent efficaces, mais la méthode
d'intervention optimale est encore à identifier. Il reste à vérifier si l'intervention
doit être à distance ou en présentiel, quotidienne et sur le long terme ou sur une
courte période, complémentaire à un suivi médical et contextualisée aux troubles alimentaires
ou plus généraliste.;