Vécu des expériences sexistes de femmes médecins généralistes au cours de leur parcours
professionnel: étude qualitative réalisée à partir de 10 entretiens semi-dirigés - CISMeF
Vécu des expériences sexistes de femmes médecins généralistes au cours de leur parcours
professionnel: étude qualitative réalisée à partir de 10 entretiens semi-dirigésDocument
Titre : Vécu des expériences sexistes de femmes médecins généralistes au cours de leur parcours
professionnel: étude qualitative réalisée à partir de 10 entretiens semi-dirigés;
Description : Introduction : le milieu médical est particulièrement touché par le sexisme. Le premier
rapport s'intéressant au sexisme dans les études médicales en France date de 2017
: 60% des étudiantes estimaient avoir été confrontées au sexisme pendant leurs cursus.
L’objectif de ce travail était de recueillir le vécu d'expériences sexistes rencontrées
par des femmes médecins généralistes au cours de leur parcours professionnel. L'objectif
secondaire était d’explorer en quoi ces expériences influençaient leur pratique. Matériels
et méthodes : étude qualitative réalisée à partir de dix entretiens individuels semi-dirigés
auprès de femmes médecins généralistes en exercice. Résultats : toutes les femmes
avaient déjà été confrontées à des expériences sexistes. Les faits marquants avaient
principalement lieu en milieu hospitalier. Les auteurs des actes étaient généralement
des supérieurs hiérarchiques ou confrères de sexe masculin. Le sexisme de patients
était plus fréquemment évoqué lors de la pratique en cabinet de médecine générale.
Les faits étaient majoritairement en rapport avec une sexualisation de la femme (remarques
sur le physique, blagues à connotation sexuelle). Le vécu d'expériences sexistes influençait
certaines femmes dans leur choix de spécialité et de carrière. Face au sexisme de
patients, les femmes adaptaient leurs comportements (port de la blouse, technique
de communication...). Discussion : dans une société où les rapports sociaux sont sexués
entre les hommes et les femmes depuis des siècles, les inégalités de genre à l'origine
du sexisme sont parfois difficilement identifiables par les femmes. Malgré une grande
prévalence et des impacts non négligeables, la banalisation des faits reste importante
et les femmes sont nombreuses à garder le silence. Conclusion : la mise en place d'un
enseignement sur les discriminations dès le début du cursus universitaire semble être
une mesure indispensable à l'éducation et à la sensibilisation de la population. La
création de cellules d'écoute et de signalement doit s'accompagner d'une aide psychologique
et juridique aux victimes.;