Description : Pour les femmes immigrées d’Afrique sub-Saharienne l’arrivée en France peut constituer
une rupture dans leur trajectoire sexuelle, affective et reproductive. Si beaucoup
ont déjà fait l’expérience d’une grossesse avant leur arrivée, un certain nombre n’aura
pas encore débuté sa vie reproductive. Toutefois et pour les femmes qui le souhaitent,
l’arrivée en France, et le changement du paysage contraceptif peut être l’occasion
d’accéder à une contraception efficace ou bien de changer de méthode. En 2010, en
France, sur l’ensemble de la population des femmes âgées entre 15-49 ans et en besoin
de contraception, 78.5% déclarait utiliser une contraception médicale contre 22.9%
en Afrique subsaharienne (tous pays confondus) pour les femmes de la même tranche
d’âge. Par ailleurs, la population originaire d’Afrique subsaharienne est particulièrement
touchée par le VIH/sida en Afrique mais aussi en France, où ils représentent le deuxième
groupe le plus affecté.A partir de deux enquêtes, Parcours et Vespa 2, notre étude
a visé à mettre en lumière les pratiques contraceptives et les éventuelles inégalités
en matière de contraception dont les immigrées originaires d’Afrique subsaharienne
feraient l’objet, afin de repérer les leviers d’une meilleure prise en charge de leur
santé sexuelle et reproductive.Les résultats de cette thèse mettent en évidence que
les femmes africaines immigrées se saisissent d'un système qui articule la promotion
de la contraception, un dispositif d'accès facilitant et des pratiques médicales aboutissant
à une forte adhésion à la contraception médicale efficace puisque la majorité des
femmes déclare utiliser la pilule, l’implant et parfois le DIU. Ces résultats sont
toutefois à moduler pour deux raisons. D’une part, lorsque les femmes vivent avec
le VIH, (les femmes immigrées ou nées en France) utilisent très majoritairement le
préservatif. D’autre part, le recours à l’implant est nettement plus marqué qu’en
population générale ce qui doit nous inciter à poursuivre les études pour savoir jusqu'à
quel point les méthodes en usage correspondent à un choix et conviennent aux besoins
des femmes .;