Description : Avec le vieillissement démographique, le nombre de personnes âgées dépendantes augmente
et les proches (ou tierces personnes) sont de plus en plus sollicités à leur côté.
Dans une visée de santé publique, il importe d'étudier la place des tierces personnes
dans le vieillissement et la relation entre dépendance et accumulation de facteurs
de risque accessibles à la prévention.Le premier axe de cette thèse s'intéresse à
l'intervention des tierces personnes dans les études de cohorte avançant en âge. Le
deuxième axe consiste à analyser l'association entre la dépendance et l'accumulation
de déficits sensoriels ou de comportements de santé.Cette thèse se base sur les données
des femmes de la cohorte E3Nnées entre 1925 et 1930 : celles auto-rapportées et celles
recueillies auprès d'une tierce personne. La dépendance est définie comme la présence
d'une limitation dans au moins une des huit activités de l'échelle des activités instrumentales
de la vie quotidienne (IADL).Les tierces personnes corroborent globalement la perception
des personnes âgées concernant leur capacité à réaliser les IADL, étayant ainsi l'intérêt
de leur implication dans les études épidémiologiques portant sur le vieillissement.
Nous montrons également qu'un double déficit sensoriel est associé à un risque accru
de survenue de la dépendance à court terme. De plus, le non-respect des recommandations
concernant cinq comportements de santé était associé à une augmentation du risque
de dépendance une dizaine d'année plus tard, selon un schéma cumulatif.Cette thèse
contribue à valoriser la place des tierces personnes dans les études épidémiologiques
et à améliorer les connaissances sur les facteurs de risque modifiables de la dépendance.
Elle ouvre des pistes d'actions ciblées permettant d'améliorer la qualité de vie des
personnes âgées tout en augmentant leur durée de vie sans incapacité.;